Dimanche des Rameaux
Abbé Jean Compazieu | 20 mars 2021Entrer dans la Semaine Sainte
Ancienne église romane San Cervone au sommet éponyme (pierres restantes dans les buis)
Textes bibliques : Lire
Le dimanche des Rameaux nous introduit à la Semaine Sainte. Tout au long de ces prochains jours, nous allons revivre symboliquement l’histoire de notre salut réalisé en Jésus Christ. C’est en regardant vers la croix que nous comprenons mieux à quel point il nous a aimés. Cette croix est là pour nous rappeler qu’il a livré son Corps et versé son sang pour nous et pour la multitude. Lui-même nous a dit qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.
Malheureusement, cette grande semaine passe de plus en plus inaperçue. Il nous manque ce cœur de pauvres qui nous rendrait plus ouverts à Dieu. En regardant vers la croix, nous prenons un peu plus conscience de l’immense amour de Dieu pour nous. Il attend de nous une réponse qui soit digne du don qu’il nous fait. Il ne tient qu’à nous de le remettre au centre de notre vie et d’en témoigner autour de nous.
Cette croix nous invite également à changer notre regard sur le monde. Nous vivons dans une société qui accuse, qui dénonce et qui condamne. Nous oublions que si le Christ a livré son Corps et versé son sang, c’est aussi pour ceux et celles que nous avons tendance à mépriser. Toutes ces violences sont un affront à celui qui a donné sa vie pour eux.
Avec Jésus, nous pouvons choisir d’aimer. Avec lui, nous pouvons nous émouvoir des drames qui accablent les plus pauvres et les plus fragiles. Tout ce que nous aurons fait pour eux, c’est à lui que nous l’aurons fait. La croix est toujours là pour nous rappeler la victoire de l’amour sur le mal.
Tout au long de cette semaine, nous prendrons l’évangile et nous demeurerons avec Jésus. Nous le suivrons dans ses diverses étapes : le Jeudi Saint, nous célèbrerons l’institution de l’Eucharistie et du sacerdoce ; le Vendredi Saint, nous suivrons Jésus jusqu’au pied de la croix. Puis au cours de la veillée pascale, nous célèbrerons sa victoire sur la mort et le péché. Avec lui, le mal ne peut avoir le dernier mot. Par sa Passion et par sa croix, le Christ nous ouvre un chemin vers résurrection et la vie éternelle.
Seigneur, donne-nous force et courage pour te suivre tout au long de cette semaine Sainte. Si nous mourons avec toi, avec toi nous vivrons. Si nous souffrons avec toi, avec toi, nous règnerons. “Au-delà de ton calvaire, tu nous donnes rendez-vous ; dans la gloire de ton Père, o Jésus, accueille-nous.
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D’avance merci à tous
Les textes des Évangiles de la fête des Rameaux soulignent le contraste entre deux moments-clés qui ont précédé et accompagné la mort de Jésus. À quelques minutes d’écart, le récit de son entrée triomphale à Jérusalem précède celui de sa Passion. Une foule immense l’acclamait avec enthousiasme et se réjouissait de son entrée dans la ville sainte. Le voilà enfin, le Sauveur tant attendu ! « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le Règne qui vient, celui de David, notre père. Hosanna au plus haut des cieux ! » (Mc 11:9-10) À l’opposé, l’Évangile de la messe met l’accent sur les éléments les plus dramatiques, de l’arrestation à la condamnation de Jésus jusqu’à sa mort sur la Croix. Il est trahi, renié. Ses disciples l’abandonnèrent. Devant Pilate, les gens l’accusaient injustement avec haine. Des voix s’élevaient pour exiger sa mort. « Pilate leur disait : ‘Qu’a-t-il donc fait de mal ?’ Mais ils crièrent encore plus fort : ‘Crucifie-le !’ » (Mc 15:14) Et enfin, sur la Croix « Jésus, poussant un grand cri, expira. » (Mc 15:37) Deux événements saisissants dans un laps de temps assez court, l’un par rapport à l’autre ! Un revirement inattendu !
Cette volte-face, hélas, n’est pas seulement celle des habitants de Jérusalem, c’est aussi souvent la nôtre ! Ce drame se joue encore dans notre vie et dans notre cœur. Combien de fois sommes-nous prêts, comme la foule, à acclamer Jésus et peu de temps après nous Le lâchons pour satisfaire nos plaisirs. Que de fois nous pensons comme Pierre : « Même si je dois mourir avec toi, je ne te renierai pas » (Mt 26:35) et devant les gens nous cachons notre foi par peur du ridicule. Ce retournement de situation parle à chacun de nous. Il nous appelle à un sincère examen de conscience car au quotidien il y a des dissonances qui nous font passer de l’euphorie à la passivité. De l’enthousiasme au désenchantement. De la ferveur au relâchement. Nos bons propos se mélangent avec nos infidélités et nos faiblesses. Nous faisons volontiers l’éloge de l’altruisme et pourtant l’individualisme nous tient toujours à distance de la vraie charité. Nos engagements ne sont parfois que des promesses d’un jour. Nous confessons notre foi et pourtant qu’il nous est dur de la vivre dans les épreuves de la vie ! Il serait trop facile d’accuser cette foule versatile de Jérusalem, car ce contraste entre l’allégresse et le laisser-aller est aussi le nôtre, aujourd’hui encore.
Une des caractéristiques du carême c’est le partage. Jeûner pendant le Carême n’est pas seulement un geste de pénitence, mais aussi une démarche de solidarité avec les pauvres et une invitation au partage et à l’aumône. Les bonnes intentions ne suffisent pas. Seuls les attitudes, les actions concrètes rendent l’amour visible et crédible. C’est en cela que la solidarité devient Charité. Pour saint Jacques la foi ne doit pas rester lettre morte : « Mes frères, si quelqu’un prétend avoir la foi, sans la mettre en œuvre, à quoi cela sert-il ? Sa foi peut-elle le sauver ? Supposons qu’un frère ou une sœur n’ait pas de quoi s’habiller, ni de quoi manger tous les jours ; si l’un de vous leur dit : ‘Allez en paix ! Mettez-vous au chaud, et mangez à votre faim !’ sans leur donner le nécessaire pour vivre, à quoi cela sert-il ? Ainsi donc, la foi, si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte. » (Jc 2:14-17) L’appel est lancé. La charité, c’est la foi en action. L’une fait grandir l’autre. Foi et charité se réclament réciproquement et s’enrichissent mutuellement. Saint Paul, dans sa lettre aux Corinthiens, insiste : « J’aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, et toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien. J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien. » (Cor 13:1-3)
Au cours de cette Semaine Sainte, nous sommes invités à suivre Jésus sur le chemin du Calvaire. Tournons notre regard vers cette Croix qui nous rappelle à quel point Dieu nous a aimés. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » (Jn 15:13) Le don suprême de l’Amour ! Mais ne nous arrêtons pas à la Passion du Christ, sa Résurrection est toujours le but ultime de notre foi. Vivons avec ferveur cet Amour qui nous sauve pour mieux resurgir avec Jésus dans la joie de sa Résurrection. Que la grâce de la Semaine Sainte soit sur chacun de nous !
Nguyễn Thế Cường Jacques
Merci Abbé. Que le bon Dieu vous bénisse abondamment pour votre amour de la Parole et pour son partage avec des mots accessibles à tous et qui touchent. Bon dimanche des Rameaux.
merci pour vos mises au point;